Au sein de la tonnellerie Leroi, on fabrique des barriques pour les vins, les alcools, le cognac notamment. C’est la région qui veut cela. Mais, chez Leroi, on ne fait pas que fabriquer des barriques, on en restaure.
Leroi, c’est l’une des plus anciennes tonnelleries de la région cognaçaise, sa création datant de 1735. Les barriques fabriquées chez Leroi sont destinées à l’élevage des alcools et des spiritueux ; dans une moindre proportion à l’élevage des vins. Des barriques faites à partir faites à partir des meilleurs merrains de chêne français et conçues par des tonneliers qui ont élevé le métier au rang d’art, ou quand la rigueur et la précision deviennent les meilleures alliées de la matière, quand la tonnellerie se mue en orfèvrerie.
Prolongement de la vie des barriques
Chez Leroi, on cultive un autre savoir-faire, tout aussi précieux, tout aussi prestigieux. Un savoir-faire qui nécessite tout autant d’expertise et de maîtrise de la tonnellerie : la restauration de barrique. « Dans notre atelier, précise Xavier Dupuis, tonnelier et responsable de l’atelier de restauration, nousréparons et donnons une seconde vie à quelque 5 000 barriques par an. Tout est fait à la main, dans les règles de l’art ». En ce moment, ce sont des fûts qui ont été utilisés pour le bourbon qui passent entre les mains expertes de Xavier. « On change une douelle, un fond, on répare une fuite… on donne un coup de neuf tout en préservant les arômes apportés par l’élevage des bourbons ». Des arômes de vanille, de caramel, de chocolat ou de réglisse caractéristiques à l’élevage des bourbons. Les fûts réparés prendront la direction d’une brasserie en Belgique pour élever des bières dans ces contenants en provenant de distilleries américaines. Utilisées pour la garde ou pour la fermentation, les barriques apporteront des arômes supplémentaires et une complexité à la bière qui diffèrent selon l’âge, la provenance, le volume et l’origine du bois.
L’alcool ça conserve
« Le vieillissement sous-bois des alcools peut atteindre une soixantaine d’années pour un fût, explique Thierry Marrot, directeur commercial de Tonnellerie Leroi. Les chênes utilisés pour le vieillissement des alcools est plus poreux que celui utilisé pour l’élevage des vins. Une grande porosité implique une meilleure transmission des saveurs. Le chêne américain est réputé pour cela ». Une porosité qui conduira à la saturation du bois au bout d’un certain nombre d’années. « Pour autant, les fûts sont encore utilisables pour des élevages autres. L’alcool qui a maturé dans ces barriques confèrent au bois des arômes, des saveurs intéressantes pour l’élevage, la conservation, la maturation de la bière par exemple. Ce qui se développe beaucoup aujourd’hui ». Une belle manière de prolonger la durée de vie de nos fûts de quelques dizaines d’années encore. « Si l’on prend en compte le cycle de la forêt au vin ou au spiritueux, de la naissance de l’arbre au fût, on arrive à des bières qui maturent dans des barriques qui ont près de 300 ans ! ».